Cap au Sud, suite
Aus
Apres notre recreation avec Madame Otarie, nous rebroussons chemin sur 125 km pour rejoindre Aus, ses magnifiques couleurs, ses montagnes, ses chevaux sauvages. Ces derniers seraient les descendants des betes abandonnees par la garnison allemande de Garub, en deroute devant l'avancee des troupes sud-africaines en 1915. Depuis lors, le troupeau, d'importance variable, vagabonde dans les parages, alimente en eau potable grace a un captage maintenu en etat. Nous ne les avons apercus que de treeeeees loin encore une fois, mais le panneau explicatif au captage nous a rassures: ces chevaux-chameaux peuvent rester 36 heures sans s'y montrer!!! Alors pour nous, c'etait plutot Aus et son cheval sauvage! Qu'a cela ne tienne, nous avons admire leurs superbes portraits sur les murs de l'hotel le soir venu!
Aus est une toute petite ville nichee au creux des Aus Mountains (1400m d'altitude), a la lisiere du Succulent Karoo desert et du Namib Naukluft National Park. Une eglise, une station essence-epicerie-camping-B&B, une voie ferree qui semble n'avoir pas connu de trains depuis bien longtemps... en s'y arretant, on en vient a se demander si on n'y croise pas plus de touristes en route entre le Fish River Canyon, Luderitz et Sesriem que d'autochtones! Ce qui y attire les foules, outre la station essence-etc , c'est son charmant complexe hotelier, Klein Aus Vista, campe dans une superbe reserve privee , le Gondwana Sperrgebiet Rand Park. Randonnees "Faune et Flore" dans les montagnes, magnifiques levers et couchers de soleil, game drive dans les traces de sabots des chevaux sauvages et autres oryx , les pretextes sont nombreux pour faire une pause par ici, et nous n'avons pas resiste nous non plus a la tentation! Cependant le sort en a decide autrement, nous n'avons fait que dormir a Aus, et bien mal nous en a pris, puisque pendant la nuit, un cheval plus sauvage que les autres n'a rien trouve de mieux a faire que de subtiliser notre tente, bien ficelee sur le toit de la voiture, elle meme bien garee sur le parking (ferme!) de l'hotel... AAAARRRRGGGGHHHHH! et pour les 3 nuits suivantes de notre circuit super bien ficele lui aussi, nous devions camper, bien evidemment! Du coup, un lever de soleil vite expedie , pas de temps a perdre avec une randonnee, aussi courte soit-elle, il nous faut, et vite, trouver une solution hebergement pour les 3 nuits suivantes, sous peine d'ecourter notre sejour et de rentrer a Windhoek seance tenante sans passer par la case "plus hautes dunes du monde"... Heureusement, le patron de l'hotel est vraiment tres sympa et cooperant (cela dit, il peut, vue la surete de son parking prive-garde!), et se plie en quatre pour nous trouver un hotel libre aux alentours de Sesriem-Sossuvlei.
Voyons d'abord la vie du mauvais cote:
La ou nous avions donc prevu une remontee en douceur vers la capitale, avec escales regulieres afin de menager la patience automobile de notre progeniture et de profiter un maximum des paysages et des atmospheres, nous voila forces d'engloutir plusieurs centaines de kilometres d'une traite pour gagner le prochain lodge... La ou nous avions donc prevu de sejourner au plus pres de Sossuvlei (le plus pres, c'est deja 60 kilometres, tenez-le vous pour dit!), afin de craner au sommet des deserts a l'aube ou au crepuscule, nous voila forces d'engloutir deux grosses heures de voiture entre le lodge et le sommet des deserts... Pfffff! Pfffff! et rePfffff!
Et vite, vite, voyons-la surtout du bon cote:
La route entre Aus et le Tsauchab River Camp (notre prochaine etape, grace a Monsieur Klein Aus Vista), est vraiment superbe! Nous longeons le Namib Naukluft Park, le chemin parait moins long des que nous apercevons les premieres dunes petrifiees puis dunes de sable!...
Au Tsauchab River Camp nous attend une tres bonne surprise! Cet endroit est vraiment tres chouette, les proprietaires, un couple de Namibiens charmants, ont amenage sur les rives de la riviere Tsauchab un petit coin de paradis ! La encore, circuits de randonnees, montagnes du Naukluft, sources... Les hebergements, chalets ou campsite (avec douche en plein air!), sont a distance honorable les uns des autres si bien que nous avons pu profiter d'un moment d'intimite familiale (calme et silence, vous pensez bien!!!!) sans pour autant importuner nos voisins (par notre silence assourdissant!!!!)! Les enfants ont a-do-re la deco de la reception , et o surprise, ont decouvert par hasard que les flechettes etaient rangees dans une boite de galettes de Pleyben en fer blanc (si si, avec le couple de bretons facon Henriot sur le couvercle, comme sur la boite a sucre de Grand-Mere!): ca a fait exploser le cotometre du camp dans le Guide Le Gall Namibie 2010!!! Nous sommes loges au Eagle Hideout, un petit chalet de pierre au bord du lit de riviere, d'ou nous jouissons d'une vue tres reposante sur les monts alentours . Nickie, la dame du Camp, nous a souffle qu'un enooooorme phacochere et de nombreux kudus aimaient a se ballader dans les parages le soir venu, les enfants entreprennent donc tres vite de faire le guet mais se decouragent tout aussi vite: pourquoi rester assis sur une chaise a les attendre, alors qu'on peut courir dans les hautes herbes, au milieu des serpents, pour aller les deloger de leur planquette?!? Nous partons donc pour une petite promenade aux alentours, dans la riviere virtuelle Faute d'animaux, nous en ramenons une collecte de plume de coconut (autre nom des pintades locales en langage Le Gall) pour orner les chapeaux de nos apprentis Bushmen
Mais nous ne devons pas oublier de mettre nos horloges biologiques a l'heure namibienne ce soir, car demain nous attend le lever de soleil a proximite du sommet des dunes (nous ne serons pas trop optimistes pour cette fois, le lever de soleil sur la dune, c'est beaucoup trop tot!!!), et donc , au lit comme les coconuts les poules! (en arrivant au Camp, Nickie nous demande poliment si nous partirions tot le lendemain pour Sesriem et s'il fallait qu'elle prevoit pour nous des breakfastboxes: bien sur, nous comptons partir vers 6h30/7h00... Ah! alors vous le faites plutot tranquillement, nous repond-elle... ben oui, nos horloges n'etaient pas encore a la bonne heure!)
Sesriem
Alors, reveil de coconuts de poules le lendemain matin... Oh qu'il est dur de se lever, quand on est bien au chaud dans le lit , mais c'est pour la bonne cause, n'est-ce pas? Un peu en retard cela dit sur l'aurore, c'est a quelques kilometres du camp seulement que nous pourrons admirer les belles nuances rosees du petit matin sur les montagnes .
Sur les quelques 70 kilometres qui nous separent de l'entree du parc de Sesriem, plusieurs voitures convergent vers la meme destination, malgre l'heure matinale (nous ne sommes decidement pas a la bonne heure!!!), mais ce n'est pas le rush a la porte (ben oui, le soleil est deja leve!!!). Encore 60 kilometres de pistes avant LES dunes, mais deja le long du canyon creuse entre autre par la riviere Tsauchab (oui, oui, la meme qu'au Tsauchab River Camp!), nos yeux sont a la fete!
Nous apercevons les premiers courageux a l'assaut de la Dune 45 (seules trois dunes sont officiellement escaladables dans le parc, ce que l'on comprend bien, etant donne le nombre de touristes!), mais elle ne nous suffit pas: nous sommes venus pour la Big Mama, nous! Apres 5 kilometres de piste franchement sablonneuse (et la, merci le fidele destrier de Jean-Marc, qui nous evite de prendre la navette avec les groupes de 3eme age en tour operator!!!!)nous atteignons Big Daddy, la dune qui surplombe Dead Vlei (ca inspire confiance, non?) Alors que je me contente de me ballader dans cette petite foret trepassee, au milieu d'un lac asseche,
les enfants decident d'aller admirer le point de vue du sommet de la dune...et par la route la moins longue forcement, inutile de suivre la crete, nous les petits Legaux, on attaque par le flanc. Jean-Marc les a suivis de plus ou moins pres, histoire de sauver l'honneur des parents, et de ramener quelques photos du panorama. L'ascension fut longue et laborieuse, mais ils ont reussi, tous les quatre, probablement encourages par les photos et le camescope du suscite groupe du troisieme age qui les observait de la cime!
La preuve en images:
Plus que le panorama, la motivation pour atteindre la crete est bien sur la descente en courant a flanc de dune... et de si haut, c'est mille fois plus hilarant (et ca l'est tout autant d'observer d'en bas tous ces papis mamis galoper comme des lapins dans le sable, s'enfoncant jusqu'aux genoux parfois faute de velocite... et roulant boulant d'autres fois jusqu'en bas!)
Fiers de leur exploit, les loulous n'en etaient pas moins epuises a 10heures quand nous avons quitte le Grand Papa pour la Grande Maman, et malgre un deuxieme petit dejeuner entre temps, la chaleur deja forte a cette heure et les jambes flagadas ont eu raison de leur courage... Nous nous sommes laisses dominer par la Big Mama,
et avons, touristes ingrats, boude Sossuvlei!
Mais nous aurons tres probablement l'occasion d'y revenir... et si possible pendant la saison des pluies, qui revet ces dunes d'un magnifique manteau de verdure,(ce qui devrait etre mille fois plus beau que cela: ) et leur offre pour un temps le loisir de se mirer dans l'eau qui emplit alors les Vlei (cuvette).
Pour nous consoler d'avoir evince le Fish River Canyon de notre periple, nous faisons une halte au Sesriem Canyon avant de quitter le parc.
Nous le devinons deja aux cimes vertes qui emergent des entrailles de la plaine. Autrefois la riviere Tsauchab venait mourir entre les dunes, emplissant les Vlei au passage, mais Deadvlei nous pousse a penser que ses flots ne sont pas passes par la depuis bien longtemps!
Du parking, un sentier permet de descendre dans le canyon. Les guides annoncent une ballade d'une heure et demie dans le lit de la riviere, et un retour au parking par les hauteurs "pour changer de point de vue", mais je ne l'ai lu que la semaine derniere, nous n'avons donc pas ose a ce moment la nous aventurer trop loin dans le canyon, ne sachant pas par ou remonter (aventuriers, mais pas trop....!) et les petites et grandes gambettes des Le Gall n'etaient plus du tout d'attaque pour une grande promenade!
La decouverte d'un tres tres grand nid, que notre fantaisie a designe comme un nid d'aigle...
Dernier soir de vacances, nos semelles de vent commencent a s'alourdir de belles decouvertes et de poussiere! Nous decidons de clore ce periple par une veillee de luxe au coin du feu, et commandons un panier Braai a la reception en rentrant au Camp.
Tout en guettant d'un oeil le coucher de soleil sur les sommets,
nous preparons le diner: jolie table pour Helene, allumage de feu pour Jean-Marc. La nuit venue, nous sommes fin prets!
Les enfants, pendant ce temps, preparent leurs armes en vue d'une partie de chasse a l'enoooooorme phacochere:
...et preparent aussi leurs peintures de guerre leur tenue de camouflage:
Mais nos jeunes chasseurs ont oublie d'eteindre leur lampe frontale (il leur reste encore quelques apprentissages fondamentaux avant d'etre certifies Bushmen!), donc pas de terrine de phacochere a preparer au retour a Windhoek, ouf!