Cap au Sud
Cette escapade animaliere a Etosha etait un peu courte... Apres un court passage a Windhoek, histoire de renouer pour deux nuits avec le confort de notre home sweet home, nous avons mis le cap au sud du pays pour 6 jours.
Notre circuit etait tres ambitieux au depart : direction le Fish River Canyon, puis Luderitz, retour a Aus , route sur Sesriem et les dunes de Sossusvlei et retour a Windhoek... tout bien reflechi, cela faisait vraiment beaucoup de route, pour ne rester qu'une nuit a chaque endroit, ce qui est faisable pour des adultes mais beaucoup moins en famille!
Nous avons donc finalement supprime le Fish River Canyon de notre periple, nous prendrons le temps de l'explorer une autre fois...(Note pour Yann-notre-voisin: si un petit trek de 90 km sur les hauteurs du canyon t'interesse... on ne t'accompagnera pas, mais on sera ravis de t'accueillir a Windhoek!)
Depart le vendredi matin, frais et pimpants, pares pour les plus ou moins 750 kilometres qui nous separaient de notre destination, la ville cotiere de Luderitz. (ce trajet est d'ailleurs sur le point de devenir une nouvelle unite de mesure pour Marie: c'est plus, aussi ou moins loin que Luderitz?). Ce fut long, rien de surprenant a cela, d'autant que la route n'est pas jalonnee de jolis et typiques villages africains! Les villes traversees, Rehoboth, Kalkrand, Mariental, Keetmanshoop, et Seeheim n'ont rien de transcendant (mais personne ne nous avait jamais vante la Namibie pour ses petites cites de caractere, c'est vrai!)... Et pour ce loooong, tres loooooong voyage, nous avions cette fois ci opte pour la vraie route goudronnee, la B1, faisant l'impasse de ce fait sur les panoramas des pistes de traverse.
Mais il n'est pas question de decourager nos futurs hotes et visiteurs du pays... La B1 au sud de Windhoek traverse de jolis paysages, tant que l'on est encore au milieu des montagnes Auas. Ca se monotonise aux alentours de Rehoboth, et ce jusqu'aux parages de Seeheim, ou l'on sent tres franchement la presence (relativement) proche du Fish River Canyon. Ou est-ce tout simplement parce que l'on sentait toute proche aussi la fin de ce long voyage que nous nous sommes mis a mieux admirer et apprecier l'environnement...? Toujours est-il que de la a Luderitz, nous avons ouverts grand nos mirettes, parce que c'etait beau, et aussi parce que nous avions a guetter les chevaux sauvages aux alentours de Aus, et les hyenes poilutes (traduit en francais commun du langage Marie, une hyene brune!) ainsi que le Youcouncoun ou ses petits freres aux alentours de Luderitz (peine perdue, d'ailleurs).
LUDERITZ
Nous arrivons finalement a Luderitz en milieu d'apres-midi, et debarquons au Bay View Hotel qui, comme son nom l'indique, jouit d'une ancienne vue sur la mer, remplacee par une vue sur le batiment d'en face! Qu'importe, la cour interieure est charmante , le patron tres sympa et la biere bien bonne! Nous y ferons escale pour deux nuits, et filons droit pour l'instant nous ioder le teint dans les embruns de l'Atlantique et admirer le coucher du soleil de Shark Island.Cette premiere balade nous donne un apercu de Luderitz et de sa cote tourmentee, son port de peche , son goulet (!!!) et ses sirenes...
C'est une ville surgie du desert et du granit de la cote. Au detour d'une rue, le goudron laisse bien souvent place au sable, et les habitations en ville ont pousse a meme la roche!
Au premier coup d'oeil, c'est donc un camaieu de gris-beige-marron sale qui s'impose, mais finalement, l'architecture coloniale fait des miracles dans le centre !
(encore une fois nous avons boude les plaisirs urbains pour aller battre la campagne, ou plus exactement la cote, j'ai donc outrepasse les droits d'auteur en allant chiner cette serie de photos ailleurs...)
Pour la petite histoire, Luderitz doit son existence a un commercant allemand plus opiniatre que ses congeneres britanniques, hollandais ou portugais, qui eux jugeaient cette cote bien trop hostile a toute activite humaine. Il a donc fonde ce port de peche a la fin du 19e siecle, lui leguant son nom. Cependant, c'est la decouverte de diamants dans les alentours qui a fait la notoriete et la prosperite de la region. Aujourd'hui encore, la ville est une enclave dans la Diamond Area 1, ou Sperrgebiet (Zone Interdite), (...j'ai lu quelque part qu'il vivait a Luderitz autant de pecheurs de poissons que de pecheurs de diamants...) bien que le siege de l'activite miniere ait ete deplace plus au sud, a Oranjemund, a la frontiere sud-africaine (l'acces a cette ville est tres reglemente, et pas autorise aux touristes.)
KOLMANSKOP
C'est d'ailleurs cette petite histoire qui a aiguise notre curiosite et menes jusque la... nous avions lu dans nos guides quelques lignes bien allechantes sur une ville fantome! Kolmanskop, a une dizaine de kilometres de Luderitz, que nous avions apercue en arrivant. Nee de la fievre diamantifere dans les premieres annees du 20 siecle, elle accueillit le siege de la compagnie miniere De Beers, prospera tres rapidement puis declina tout aussi rapidement, peut-etre a mesure que les filons les plus proches s'epuisaient, pour mourir en 1956, lorsque De Beers s'en fut s'installer ailleurs (a Oranjemund). La ville a ete completement desertee... et desertifiee! La population semble s'etre volatilisee, laissant derriere elle la ses fourneaux, ici son equipement de gymnastique. Le temps, le vent et le sable ont oeuvre, et la cite s'enlise dans le desert... ou le desert engloutit la cite...
Une visite guidee de Kolmanskop offre un petit voyage de presque un siecle dans le passe,et permet de revivre la fastueuse aventure des premiers "pecheurs de diamants" en visitant les principaux batiments de la ville: le casino, l'hopital, la maison de l'architecte, les commerces... avec en toile de fond comme un air de fin du monde! (et un petit detour par le musee de la hyene poilute sus-citee, "embleme" de la region apparemment).
En sortant de la ville fantome, retour obligatoire sur la route principale: la piste annoncant Elizabeth Bay est fermee par une sorte de check point, n'entre pas qui veut dans la zone diamantifere! Trois autres villes fantomes y gisent, dont Elizabeth Bay, mais on ne peut y acceder qu'en excursion et muni d'un permis special... un jour peut-etre!
PRESQU'ILE DE LUDERITZ
Decus de n'etre pas tombes sur le diamant rare a Kolmanskop, nous allons nous consoler au bord de l'ocean, ou nous sommes surs au moins de trouver des tresors de petits cailloux et de coquillages ( et on se demande meme qui de la fille ou de la mere est la plus acharnee a en reunir une collection...).
Nous inaugurons notre visite de la presqu'ile par Diaz Point. Cette pointe a herite son nom du decouvreur portugais Bartolomeo Dias qui y fit escale en 1488, et y erigea une croix en souvenir . Nous y retrouvons un peu de notre bord de mer familier : rochers battus par les vagues, greve propice au trempage de gambettes et au jeter de "pocapoc" ( Violaine, les enfants pensent a toi!), et meme Cafe du Port, qui n'a rien a envier au Tape Cul si on en juge a la deco du parking...! Sans les otaries a fourrure et le desert rocheux du Sperrgebiet derriere nous, nous aurions presque pu nous croire en Bretagne! On peut aussi y camper, douches aux embruns, berces par les doux aboiements des otaries (et alleches par leur tout aussi douces effluves...) et ballotes par le vent de l'Atlantique, mais ce sera pour une autre fois!!!!
Nous avions promis la plage aux enfants, puisque la meteo s'est montree bien clemente pour ces deux jours a Luderitz: on nous avait mis en garde contre le vent "insupportable" qui y souffle en permanence, l'indigestion de sable et la sensation de frais qui l'accompagnent... a dix heures ce matin la, il faisait vraisemblablement deja plus de 30 degres... disons que nous avons eu de la chance!
Retour sur la D7.. en direction de la plage Grossebucht un peu plus loin sur la presqu'ile... ...jeux de miroir en longeant la lagune ...
La palette de la journee en passant au-dessus de Essy Bay
Vagabondage dans les rochers a Grossebucht
... et finalement c'est a Agate Beach, de l'autre cote de Luderitz, que prennent place les jeux d'eau!
Sur la presqu'ile de Luderitz, tout un reseau de petites pistes, probablement assez anciennes, offre un acces aux tres nombreuses criques et baies que l'on raterait en restant sur D7... L'envie nous a pris d'aller nous y perdre, mais raisonnablement, et de serpenter entre les roches, de cahoter sur les chemins tres creux, de faire croire aux enfants qu'on ne pourrait peut-etre pas remonter ce qu'on venait de desccendre...! Et que de belles surprises nous ont reserve ces sentes inhospitalieres!
Sturmvoglebucht.
Notre ami le guide Gallimard nous annonce les vestiges d'un port baleinier norvegien... et de fait, la baleine , la maison des baleiniers (un peu trop recente peut-etre, ou alors un norvegien s'est entiche de la Namibie et a oublie de rejoindre son septentrion natal) , et les baleiniers!!!!
Quant aux vestiges, ce sont de gros cylindres de feraille rouillee poses au milieu de la greve. Je suis restee un peu sur ma faim, difficile d'imaginer pour chaque bout de feraille son usage d'origine, je m'attendais a des vestiges... moins vestiges! Mais peut-etre qu'un specialiste en baleinologie aurait, lui, trouve cet endroit fascinant.
Halifax Point sa vue sur le phare et la corne de brume de Diaz Point, et surtout sur la colonie de manchots du Cap qui vit sur Halifax Island, juste en face...
Fjord La petite balise en beton qui l'annoncait nous avait intrigues la veille: les norvegiens s'etaient-ils installes a ce point dans la region??? Engages sur la piste, nous avions encore du mal a imaginer qu'au bout on trouverait la mer, tant les collines rocheuses nous bouchaient l'horizon. Mais en debouchant de la
nous avons decouvert ca . Pas un bruit autre que le doux clapotis des vagues, une legere brise, et ce havre de paix pour nous seuls...! Les enfants en etaient presque a envisager de s'y baigner, quand ils l'ont derangee involontairement (nous ne l'avions pas vue). Perturbee au milieu de sa sieste ensoleillee, elle s'est laissee glisser dans l'eau... Dame Otarie contrariee? Pensez-vous!!! Alors que nous nous attendions a la voir deguerpir a l'autre bout du fjord, elle nous a offert un numero de charme des plus droles! Peut-etre comptait-elle nous amadouer pour recuperer son bout de rocher brulant et poursuivre son bain de soleil...
a grands renforts de roulades aquatiques, la paresseuse se rapproche tout doucement...
... va et vient...
... nous invective "oh! mais c'est ma placeeeeu!!!!" et de guerrre lasse s'en vient s'affaler sur les cailloux, faute de mieux, pour apitoyer les enfants "voila a quoi j'en suis reduite, par votre faute!"
Finalement, son petit numero a bien fonctionne, les enfants ont eu pitie d'elle et lui ont rendu son bout de rocher, sur lequel elle est revenue dormir, pas genee le moins du monde par notre presence!
Apres cette rencontre charmante, les enfants etaient prets a reprendre la route, direction Aus!
(album Luderitz-Sesriem en cours de mitonnage, en haut a droite)